El Gato Negro

Concert de Cumbia festive

Samedi 29 Juin – 20h15
Chapiteau

Une musique de vagabond, de trimardeur,

Axel Matrod, aka El Gato Negro, est quelque chose comme le fils
caché de Blaise Cendrars et de Celia Cruz. Un cousin éloigné de Jack
London, qui aurait rangé ses mots dans une guitare plutôt que sur du
papier. A l’adolescence, il a décrété que le rose de sa Toulouse natale
était certes une jolie couleur, mais qu’il y en avait quantité d’autres, au
delà de l’océan. Le vert acide du citron lime, le jaune soleil des
poivrons, le rouge vif des piments, le brun clair du dulce de leche…
En Amérique du Sud, qu’il a parcouru de long en large et en travers, il
a trouvé sa voix et une voie : créer une musique de vagabond, qui
emprunte ici et là, à tous les rythmes poivrés qu’il a croisé au long de
son périple.

A 15 ans, comme il chante sans arrêt dans l’atelier de sérigraphie où il
apprend un métier, son patron lui offre une guitare. Comme n’importe
quel adolescent, il écoute du rap et du reggae, mais le Buenavista
Social Club change sa vie, et à la suite d’un premier voyage au Brésil,
il sait que sa route se dirige vers le continent sud Américain.
Argentine, Bolivie, Paraguay… six mois sac au dos à parcourir les
terres latines.
De retour en Europe, il met le cap pour Barcelone où il devient
musicien de rue et de bars, rencontrant d’autres expatriés qui lui
enseignent les arcanes de cette musique qui l’habite.
Un jour que la Guardia Civil lui a confisqué sa guitare, parce qu’il
faisait la manche sur les ramblas, un compatriote, dans un bar où il
chante, lui en offre une. Il se nomme Manu Chao !

Reparti pour le Mexique, il va rester quatre ans sur le continent :
Guatemala, Honduras, Nicaragua, Panama… Il fait du théâtre au
Pérou, monte des groupes successifs, avec d’autres voyageurs au long
cours, comme lui. Rebaptisé El Gato Negro, il vit désormais de sa
musique, et décide d’en laisser une trace en enregistrant un album,
avec ses divers complices.

Revenu s’établir à Toulouse, avec Irina devenue son épouse, El Gato
Negro monte un groupe définitif autour de leur duo, El Gato Negro Y
Su Combo Tropical, qui tourne désormais depuis trois ans, et vient
d’enregistrer ce Cumbia Libre, au titre qui sonne comme un
manifeste. Libre, de se frotter au reggae, au hip hop, à la samba, à la
salsa et au son’ cubano. Libre d’assaisonner ces chansons en espagnol
et brésilien, saupoudrées de quelques mots de français, des couleurs
tropicales picorées dans les racines caribéennes et latines qu’il s’est
découvert.
Axel écrit et compose, livre des chansons brutes à Irina, la Gitana
Tropical, qui leur coud à même la peau de riches parures de cuivres et
de percussion. Sur Cumbia Libre, on peut entendre du cha cha, du
boléro, de la cumbia, toutes ces musiques latines exubérantes et
chaleureuses, mais ici modernisées, et qu’El Gato Negro, avec son
expérience de la rue, apporte au public avec un sens de la proximité
rare, transformant les concerts en pandémoniums de danses et de
rythmes partagés.

Au moment où Cumbia Libre deviendra réalité à travers le jeune label Belleville Music, El Gato Negro retrouvera Manu Chao, pour un festival d’été, dans tous les sens du terme, où ils partageront l’affiche, et la scène. Avant de poursuivre le vagabondage, à travers les scènes de France, d’Europe et d’Amérique latine, partout où l’on réclame cette chaleur communicative et vitaminée qu’El Gato Negro Y Su Combo Tropical délivre avec un enthousiasme revigorant.

Une musique de vagabond.
Parce que les frontières, en vrai, n’existent pas pour les hommes de
partage.


Jean Eric Perrin
Mai 2015
Album : Cumbia Libre (Belleville Music – Distribution Sony Music
France)